Gislaine Escande, la carte au-delà du territoire

En cartographie, on appelle ce genre « cartes figurales ». Transformer les cartes en portraits, c’était un genre assez répandu au XIXe siècle et c’est le merveilleux travail qu’a entrepris l’artiste Ghislaine Escande lorsqu’elle a découvert les cartes marines de Corse.



Infernu, Ghislaine Escande, 2016
Infernu, Ghislaine Escande, 2016
Formée au Beaux-Arts de Paris, Ghislaine Escande travaille essentiellement le papier marouflé sur toile et réalise des collages qui sont de véritables marqueteries de papier rehaussés en peinture.
Depuis 1998, elle se passionne pour la cartographie comme mode de représentation. « Entrer dans le royaume des cartes, c’est ouvrir des points de vue. Alors que le paysage devient planétaire, ma matière première se fait cartographique. »
Les cartes qu’elle utilise sont de toutes origines géographiques et temporelles, et ce travail peut se répartir en trois grandes séries:
Paysage planétaire, le monde s’y décompose et s’y recompose.
Marines, voyage et exploration tant imagés que plastiques.
Astres et désastres, le toit du monde explose de toutes parts...

Cartes marines de la Corse

Ghislaine Escande, Manza
Ghislaine Escande, Manza
En 2015, Ghislaine Escande fait émerger des côtes découpées de la Corse et réalise numériquement douze planches à partir d’une série de cartes marines de la Corse, dressées au XIX° siècle. A ses côtés, l’écrivain Gilbert Lascault dresse les portraits des Hommes et des Femmes qu’il repère dans ces cartes.
" Nous baguenaudons du côté de Revellata le Railleur, auprès de Cenino le Hibou, non loin de Martino les Moustaches à distance de Muro le Conseiller, vers Ange le Sanguinaire, pour Feno l’Ogre, proche de la Principessa di Rosso ; nous rencontrons Stagnolo le Tresiorier, Manza le Stratège, Cappicciola l’Ancienne séductrice, la Terrsa Strega, le Cyclope Ochino et Ominia l’Edentée. Ce sont des hommes d’honneur et des femmes prudentes et efficaces."
Pour l’exposition des Cartes marines de la Corse organisée au musée Maison Bonaparte d’Ajaccio en 2016, Ghislaine Escande a réalisé deux portraits supplémentaires à la demande de Jean-Marc Olivesi, le conservateur : il s’agit des représentations d’Infernu et Vénérande personnages du roman Orphelin de Dieu  de Marc Biancarelli.


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Vénérande, Ghislaine Escande 2016
Vénérande, Ghislaine Escande 2016
Dimanche 28 Mars 2021
Vannina Bernard-Leoni