Robba
 



Perchè Robba ?



Perchè a robba palesa u valore ch’ella cuncede una sucetà à u fruttu di u so travagliu,
Perchè u valore cuncessu à sta robba - da a pruduzzione è u cunsummu fin’à u trattamentu di i resti - permette di conduce l’urganisazione d’una sucetà,
Eccu chì prupunimu Robba per pensà è per produce. E robba da fà ci valè - chì bisognu ci n’hè.

Aujourd’hui, nous souffrons d’un modèle économique tertiarisé à outrance,
Nous croulons sous la surconsommation de produits importés,
Nos biens communs les plus précieux, paysage et culture, sont marchandisés et suscitent de nouvelles formes de violence prédatrice.
 
Chì serà diventatu u sonniu d’autonomia ?
Aujourd’hui, les récits identitaires ne parviennent plus à dissimuler les ravages de cette déterritorialisation : l’heure est venue d’imaginer les contours d’une société corse plus équilibrée, plus juste et plus productive.
Robba ne sera pas synonyme de matérialisme étroit, car les grandes oppositions de la Modernité ont vécu, et il est temps de réinvestir les liens indéfectibles entre matériel et immatériel, entre nature et culture, ou pour le dire autrement entre avoir et être.

Basta l’essenzialisimu ! Ici pas plus qu’ailleurs, les fantasmes culturalistes ne peuvent résister aux réalités socio-économiques.
Car oui, chaque société humaine se définit par ses dimensions économique, technique et symbolique. Alors quid de la technique en Corse ? Qu’appelle-t-on ici économie ? Que reste-t-il d’une symbolique de plus en plus hors-sol ?
La crise sanitaire qui secoue la planète semble réaffirmer la pertinence des échelles territoriales. La faillite des chaînes d’approvisionnement mondialisées a révélé la vulnérabilité des Etats-nations occidentaux, et partout il est question de favoriser la résilience en relocalisant la production.

En Corse, cette perspective semble encore peu envisagée. Dans une île où des décennies de mobilisations sociales ont conduit à un consensus politique en matière d’attachement au pays et de préservation de la culture corse, cela semble relever du paradoxe. Mais il ne s’agit pas pour nous de verser dans l’accablement, ni, pire encore, dans le fatalisme.
Nous croyons au contraire qu’une nouvelle société corse peut se dessiner. Ici et maintenant. Pour demain aussi. En puisant parfois dans l’hier et l’ailleurs.
Une société qui ne sacrifie nul individu sur l’autel de la communauté, mais qui n’ignore pas davantage les nécessaires interactions entre trajectoires singulières et collectives.


 
Erbario: a 15th-century Herbal from Northern Italy
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Dimanche 27 Décembre 2020
A squadra