Robba
 



« La châtaigne est le blé de la Corse »



"Que serait la Corse sans les châtaignes ? Une pure et simple colonie. D’où leur importance, non comme production touristique, label, emblème, « produit identitaire », mais comme nourriture des Corses, par les Corses et pour les Corses. Pas de châtaigne, pas d’indépendance. Voilà le sujet du tableau volontairement idéalisé que présente ce petit texte. Son ambition n’est pas de décrire les faits avec exactitude (je n’en ai pas les compétences et prie mes lecteurs de bien vouloir m’excuser de mes erreurs et de me les communiquer) mais d’extraire de lectures, discussions et situations vécues, un enseignement sur la sagesse de ceux qui cultivèrent des châtaignes, les cuisinèrent, les partagèrent et les associèrent aux formes les plus variées de leur culture commune. D’en extraire aussi, plus largement, un propos sur l’urgence à penser la décolonisation de la nourriture dont le rôle en démocratie a été sous-estimé."
Joëlle Zask.



Ghjiseppu Orsolini, Paisani
Ghjiseppu Orsolini, Paisani
Un soir par hasard
Repu de châtaignes cuites
Mes chèvres au clair de lune
Me semblaient être des jeunes filles.
 
Una sera per furtuna
Techju (satiété quasi hallucinatoire) di castagne cotte
E mio capre à u chjardiluna
Mi parianu giuvanotte
5 .
 

La place de la châtaigne est si importante qu’on a pu parler au sujet de la Corse d’une véritable civilisation de la châtaigne. Pendant des siècles, et jusque dans les années 1950, on en a mangé dans certaines régions à tous les repas, sous forme de bouillie, de pain, de crêpes ou de galettes. C’est toute une région du Nord qui porte son nom : la Castagniccia. La culture des châtaignes a décliné durant quelques décennies. Mais depuis les années 1980, on leur a procuré un nouveau passeport, appelé AOC puis AOP, vers le monde moderne. La revalorisation des filières castanéicoles a été l’un des fleurons du renouveau culturel corse, u Riacquistu.
À condition d’en faire autre chose qu’un marché, à condition notamment de les vouer à l’autonomie alimentaire qu’elles ont assurée durant des siècles et, de là, à l’autonomie tout court, le futur qui s’ouvre devant les châtaignes en termes de produits, foires, épiceries, marchés, etc., est vaste. Bien qu’elles soient encore insuffisamment considérées, leurs vertus passées sont des promesses à venir. Écologiques, locales, généreuses en nutriments, sans gluten, adaptées, elles sont plus qu’une nourriture. C’est tout un mode de vie pétri d’indépendance qu’elles représentent.
 

Une civilisation de la châtaigne

Un peu d’histoire d’abord : bien qu’ils semblent typiques, les châtaigniers ne sont pas endémiques. Ils ont été importés en Corse par les Romains, puis multipliés beaucoup plus tard, au XVIsiècle, par les Génois qui, dans un élan de clairvoyance qui tranchait par rapport à leurs ambitions purement stratégiques, imposèrent à chaque famille d’en planter quatre en prévision de possibles périodes de disette.
Depuis, la châtaigneraie s’est autochtonisée et fait si bien partie du paysage qu’elle en est devenue, en certaines régions, indissociable. Du côté des images, des symboles et des récits, qui en disent parfois autant que les réalités historiques, se dessine aussi un portrait avantageux. En premier lieu, le châtaignier, c’est « l’arbre de la providence », un présent dont le ciel « a gratifié l’homme de certaines contrées comme pour le dédommager de leur infertilité », « c’est la manne de ce désert de cimes et de roches montagneuses. Que serait la Corse sans ses oasis de châtaigneraies nourricières»[1].

Le châtaignier est l’arbre d’une sorte d’Éden. Tout est bon, du bois au fruit. Planté mais rustique, à la fois domestique et sauvage, formant un paysage qui tient à la fois du verger et de la forêt, lent à donner des fruits mais doté d’une grande longévité, il pousse de lui-même, sans soin excessif une fois qu’il est bien implanté et proprement greffé, et produit abondamment. S’il est malade ou frappé par la foudre, il produit de robustes rejets qui à leur tour, donneront de beaux arbres. C’est un arbre « taillé pour la lutte », disait Henri Blin en 1904[2], une véritable « poule aux œufs d’or »[3].
De son bois, naturellement très dur et imputrescible, on fait de beaux meubles, du combustible pour chauffer la maison, des clôtures. On en extrait aussi les tanins dont il est riche et dont, à partir des années 1850, on fit de la teinture pour obtenir des soies lyonnaises d’un noir profond.
À l’automne, d’octobre à décembre, les bogues éclosent, les fruits échouent au sol, il ne faut que se baisser pour les ramasser. La récolte tombe du ciel comme la manne ramassée à mesure que les fruits se détachent de l’arbre. C’est une particularité des variétés corses, contrairement aux variétés ardéchoises dont les bogues tombent en même temps que les fruits. C’est aussi le rêve Eldorado des socialistes, remarquait Galvarin dans son Cours d’agriculture, mais le cauchemar de Saint Paul, qui annonçait « que celui qui ne travaille pas ne mange pas ».

Avec le motif de l’arbre de la providence se dessine une conception du rapport à la subsistance non extractiviste, calme et mesuré, en accord avec les rythmes de la nature, écologique pour tout dire. Il faut 20 ans pour que l’arbre donne. On récolte les fruits au fur et à mesure qu’ils tombent. On ne les lui arrache pas. Il n’y a pas même à les cueillir. Une fois les châtaignes ramassées, il faudra les transformer bien sûr, j’y reviendrai, mais la transformation du fruit n’est pas celle de la nature, du sol ou de ses équilibres, de la terre et de ses locataires. De même, à Éden, Adam (ou l’humain en général) mange des arbres plantés par Adonai. Il s’en occupe, d’autant qu’il en est le « gardien » et, en même temps, il en tire sa subsistance. Cela l’occupe tout de même. Il en tire une expérience constructive.
La culture du jardin est une culture de soi. L’illimitation des possibilités d’un développement personnel est conditionnée par la permanence du jardin dont la nature est préservée. Le jardin n’est cultivé que pour qu’il conserve son indépendance et, ce faisant, Adam acquiert le sens de sa propre liberté.

Les analogies entre la châtaigneraie et l’Éden ont été nombreuses, entraînant des contresens similaires qui ont été malheureusement ressassés. Les représentations d’Adam se prélassant tandis que les fruits tombent mécaniquement dans sa bouche en font un ancêtre de la paresse.
Et de même, le paysan corse serait le grand oisif de l’histoire. Sa paresse est légendaire. Le châtaignier, qui ne demanderait pour tout travail que d’être planté, le dispense de tout labeur sérieux, est-il répété en boucle durant des siècles. Aucun mangeur de châtaigne ne pourrait être l’ami du « vrai » travail, qui est pourtant, affirme-t-on, la source des valeurs humaines les plus fondamentales et de toutes les civilisations. Paresse rime avec ignorance et grossièreté des mœurs, tandis que le travail ne peut être que harassant, en quoi il s’agit d’un châtiment. Par exemple, « aussi je ne sache pas que les habitants des pays des châtaignes soient nulle part amis du travail. Du moins tous ceux de ces pays où j’ai séjourné ne m’ont offert que la paresse, l’ignorance et la misère »[3].
En réalité, Adam à Éden travaille (c’est le mot utilisé pour décrire sa mission) mais sans se faire violence. Il ne s’agit pas encore du labeur acharné qui deviendra le sien lorsque, chassé d’Éden, il devra « gagner son pain à la sueur de son front », conquérir les broussailles, dépierrer le désert, surmonter la sécheresse. Par sa faute ; car en voulant consommer d’un arbre qu’il n’a pas cultivé lui-même (celui dont Adonai dit : « de cet arbre tu ne mangeras pas »), il rompt avec la bonne logique qui voudrait que l’épanouissement de sa nature personnelle, de ses désirs ou de ses activités soit apparié à celui de son environnement. On peut dire de la Corse qu’il y reste quelque chose d’un idéal assez simple, celui de former des tendances personnelles en accord avec celles que nous percevons dans le monde hors de nous.
 
[1] Marquis de Puismarais et Jean Lorrain (1754), cités par Bruneton-Governatori Ariane. Alimentation et idéologie : le cas de la châtaigne. In: Annales. Economies, sociétés, civilisations. 39e année, N. 6, 1984. pp. 1161-1189
[2] Blin, H. 1904 Manuel pratique de la culture, de l’exploitation et des utilisations du châtaignier, contenant : étude botanique, industrie forestière et chimique. Paris : L. Mulo, p. 6 ; cité par Lucie Dupré, « Faire lutte de tout arbre », Techniques & Culture [En ligne], Suppléments au n°74, 2020.
[3] Lavialle, J. B. 1906 Le châtaignier, culture, utilisation. Étude agronomique et sociale. Paris : Vigot Frères.
[4] Cité par Bruneton-Governatori Ariane, op. cit.
 

Une nature de travail qui porte à l'égalité

Contrairement à l’idéologie portant aux nues l’effort et méprisant la « paresse », la conception pénitentielle du travail qui enchaîne les humains à la production ardue de leur propre subsistance n’est donc pas nécessaire. Rejeter cette idéologie du travail, c’est aussi éviter le nécessaire parallèle entre le labeur acharné qui déforme le corps et déprime l’esprit, et la domination violente de la nature. Respecter la nature implique de lui laisser du repos, de la mettre en « jachère », de s’accorder à ses rythmes, et donc, de suspendre efforts et production à tous crins ; bref, comme le disent les permaculteurs, de s’accorder à la façon dont elle-même « travaille ».
Providentiels et écologiques, les châtaigniers ont aussi permis une certaine forme d’égalité. La nature du travail dont dépend la culture des châtaignes ne porte en effet ni à la compétition ni au sens de la hiérarchie. Voilà encore une source d’indignation des commentateurs durant des siècles. Puisque la production des fruits est quasi spontanée (sic), la quantité de travail investie, l’ingéniosité ou la prévoyance déployées ne sauraient distinguer leur auteur et lui procurer un quelconque avantage par rapport aux autres.
Le développement de l’intelligence et des vertus censé provenir de l’esprit d’initiative et de l’émulation face aux compétiteurs potentiels n’advient donc pas, regrettent les détracteurs de la châtaigne, qui parfois vont jusqu’à ordonner son arrachage afin de favoriser la domestication du Corse rebelle et sauvage, tant l’influence de la « poule aux œufs d’or » sur la moralité des mœurs est réputée nuisible. On déplore en particulier que la supériorité masculine ne puisse s’exprimer chez les mangeurs de châtaignes ; en matière de collecte, les femmes, et même les vieillards et les enfants, font aussi bien que ces messieurs. Aujourd’hui, nous pourrions faire l’hypothèse qu’historiquement, l’économie de la châtaigne aurait permis le déploiement d’une division non genrée des tâches, des occupations et des loisirs [1].

Dans une certaine mesure, l’égalité s’étend aussi aux autres espèces. Les châtaignes sont de la nourriture pour tous. Quantité d’animaux sauvages fouisseurs, tels les sangliers, écureuils et loirs, geais et corbeaux, canards des prés, daims, chevreuils et cerfs élaphes, en sont friands. Il arrive qu’on leur en réserve une part. Sinon, tels des glaneurs, et à condition que les forêts restent ouvertes, ils se contentent des fruits qui n’ont pas été récoltés, auxquelles ils ajoutent un régime de glands et de noisettes. Certains font des provisions qu’ils enterrent pour l’hiver. Les châtaignes oubliées germent à l’occasion.
Les animaux domestiques, notamment les cochons, en raffolent également. Traditionnellement, c’est en ingurgitant, outre des glands, des châtaignes, qu’ils assurent leur propre « finition », c’est-à-dire leur arrivée à la maturation voulue pour la fabrication de la charcuterie. De là un discrédit de la châtaigne, dite « nourriture à cochon ».
De là aussi l’apparition d’un autre terme destiné à introduire de la distinction et une hiérarchie là où il n’y en avait pas : le marron. Les mets bourgeois ou, disons, « raffinés », recourent à cette expression : marrons glacés, crème de marrons, marrons entiers, et autres recettes périgourdines. S’y opposent les châtaignes, « ce vestige des temps où les populations vivaient des fruits spontanés de la terre et de ceux qui n’exigent ni soins ni intelligence pour donner une nourriture chétive et grossière »[2].

Pourtant, partout où il pousse, le châtaignier est dit aussi « arbre à pain », « arbre d’abondance » ou « arbre nourricier ». Grâce à sa généreuse fructification, la subsistance de tous, notamment des habitants plutôt pauvres des montagnes où il pousse, est assurée. On parle aujourd’hui à son sujet d’une « alimentation protectrice » parce qu’abondante et diététique [3]. Un seul exemplaire suffirait à nourrir toute une famille durant un mois.
En outre, les châtaignes se conservent longtemps lorsqu’elles sont desséchées. C’est un avantage qui les rapproche des céréales sans en avoir les inconvénients. Pascal Paoli, grand partisan de l’indépendance, l’avait affirmé : « tant que nous aurons des châtaignes, nous aurons du pain. » Il avait pour cette denrée une si grande considération que cela lui a valu un gâteau qui porte son nom : U Pasquale Paoli, un biscuit fait de farine de châtaigne, de sucre et d’œufs, d’un peu de crème et de levure.
 
[1] Jean-Michel Sorba ajoute : « La propriété arboraire fréquemment appliquée au châtaignier, sans nécessité d’une propriété foncière, conforte la possibilité d’une égalité de genre... »
[2] Alexandre Moreau de Jonnès (1778-1870), haut fonctionnaire, patron de la Statistique générale, 1848. Cité par Paul Ariès, Une histoire politique de l’alimentation, du paléolithique à nos jours, Éditions Max Milo, collection Essais-documents, 2016,
[3] Philippe Pesteil, « Considérations diététiques et identitaires autour d’un produit traditionnel : la farine de châtaigne en Corse », Anthropology of food [Online], Issue 0 | April 2001.
 

Un superaliment, source de liberté

Eco-museu di Bucugnà, U Palazzu. Photo Joëlle Zask
Eco-museu di Bucugnà, U Palazzu. Photo Joëlle Zask
Quant aux qualités nutritives des châtaignes, elles sont dignes de celles d’un « superaliment ». Le taux de glucide de la châtaigne fraîche est de 40 % et de 73 % pour ce qui concerne la châtaigne sèche, soit une valeur supérieure à celle des céréales. À quoi s’ajoutent de nombreux oligo-éléments, en particulier du potassium et du phosphore, des vitamines C, E et B, des fibres en quantité, etc., — ce qui en fait un aliment complet quand il est associé, comme c’est traditionnellement le cas, au lait.
Les châtaignes sont pour la plupart déshydratées. Celles qui sont conservées entières ou en bris sont trempées dans le lait et les autres, transformées en farine, au terme d’un processus précis que voici : les fruits sont séchés dans des pièces dédiées équipées de séchoirs, après quoi ils sont émondés (un travail long et fastidieux), puis passés au four plus ou moins longtemps suivant la teinte de farine souhaitée (blanche au nord, ambrée au sud). Ils sont ensuite triés manuellement et finalement passés à la meule de granite, de silex ou de schiste afin de garantir la finesse de la farine.
Avec cette farine se fabrique toute sorte de mets : des bouillies au petit-déjeuner, des crêpes et des galettes, et la classique pulenda ou pulenta, une sorte de « pain de bois » dont la fabrication avait semblé impossible à Parmentier, le jardinier de Louis XVI qui parvint à convaincre les Français de planter et de manger des pommes de terre (d’où le hachis parmentier). En 1780, ce dernier consacra un essai à la panification de la châtaigne après moult observations en Corse mais conclut que le résultat ne méritait pas le nom de pain, conservant « toujours une couleur désagréable, un état mat et une saveur douceâtre »[1]. La bonne recette lui avait donc échappé.

Finalement, le châtaignier est aussi l’arbre de la liberté ! Cette image lui a été durablement associée. Jean-Baptiste Lavialle, instituteur et horticulteur, rendit hommage aux « châtaigniers célèbres » « parce qu’ils ont joué un grand et glorieux rôle » : « Seuls, ils ont suffi à assurer la nourriture et la sécurité des habitants de l’île, aux époques historiques durant lesquelles ceux-ci combattaient pour leur indépendance »[2].
C’est ainsi que les Corses, dont Pascal Paoli qui prit la direction des opérations, purent s’établir dans les montagnes d’où ils organisèrent la résistance aux Génois qui ne pouvaient plus occuper que les grandes cités littorales : « Voulez-vous réduire les Corses ? Coupez les châtaigniers ! »[3], s’écria le maréchal Sebastiani. Le grand géographe Jules Blache l’avait aussi fait remarquer : « la forêt “forteresse naturelle”, se défend si bien ! Jamais les Génois n’ont entamé la Castagniccia corse, et le protestantisme français a trouvé refuge dans les châtaigneraies cévenole et vivaroise, au temps des camisards. »[4]

Que l’indépendance alimentaire soit source de liberté, c’est ce qui se décline de deux manières : elle forme la base économique, matérielle, de la résistance à une oppression quelconque et, tout aussi important, elle développe chez ceux qui en bénéficient des habitudes d’autogouvernement. « Il nous faut cultiver notre jardin », pourrait-on dire au sujet des communautés qui, tout en se donnant à elles-mêmes des règles, n’obéissent à personne, pas plus qu’elles ne fondent leur bien-être sur l’exploitation des choses et des êtres.
Cette liberté-là n’est pas celle de la volonté (qui n’a pas grand impact sur l’organisation concrète de personnes à la fois reliées et individualisées) mais celle de l’action, de l’initiative, du projet, de l’engagement personnel dans le monde et vis-à-vis de ce dernier. Elle est une invitation au voyage. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si, dans le passionnant petit musée de Bocognano, jouxtant des salles exposant les activités liées à la châtaigne, s’en trouve une autre remplie de malles, de livres et de valises. Contrairement aux soins de bien des cultures et des bêtes, ceux de la châtaigneraie sont concentrés sur certaines périodes. Avec les châtaignes, les Corses n’ont pas gagné seulement la sécurité alimentaire, l’écologie et l’égalité. Ils ont aussi gagné la chance de jouir de loisirs, de se cultiver et de voyager.
 
[1] Ariane Bruneton-Governatori, op. cit, p. 9
[2] Jean-Baptiste Lavialle, 1906 : 34. Cité par Lucie Dupré, « Faire lutte de tout arbre », Techniques & Culture [En ligne], Suppléments aux numéros, mis en ligne le 23 novembre 2020
[3] Ibid.
[4] Ariane Bruneton-Governatori, Le pain de bois, Ethnohistoire de la châtaigne et du châtaignier, Toulouse, Eché, 1984.
 
 
Samedi 26 Novembre 2022
Joëlle Zask